« Une ligne entraîne l’autre, toujours… je dessine quelque chose qui me donne subitement l’idée de dessiner quelque chose d’autre qui me donne aussitôt l’envie de dessiner, etc. Voyez-vous, je dessine, puis je réfléchis. Pour moi, c’est une activité littéraire, morale. »
Saul Steinberg

11.3.11

Même dans ce genre d’histoire, il faut travailler pour payer son loyer

Le lendemain matin est un lundi. Tous les événements évoqués jusqu’ici se sont déroulés entre le vendredi soir et le dimanche.
Léa se lève tôt pour aller bosser. « J’y vais, Maurice, je vais bosser », Maurice l’entend, et il répond « moi aussi, je vais bientôt m’y mettre ».
La différence est que Maurice reste à la maison pour bosser. Avant de s’y mettre, il dort toute la matinée puisqu’il a lu toute la nuit. Maurice bosse toute la journée sans penser au lendemain.
Pour prendre son boulot à 7 h 15, Léa prend le bus à 6 h 12. Le réveille-matin sonne à 5 h 30. Maurice prépare le café.
Léa s’appelle Lucinda au Pridami de la zone d’activités commerciales René-Monory. On l’y appelle Lulu. À 13 h 55, Léa prend son service chez Multi-Tissus où elle se nomme Léa. Tâter, palper, estimer, brasser, mesurer et couper du tissu, et en débattre, lui équilibre sa journée bien que le déficit matinal lui semble encore insurmontable à 13 h 55. Et ainsi chaque jour de la semaine.
Maurice, de toutes ces mêmes journées, les mêmes en tout cas sur tous les calendriers, avance d’un pas et recule de deux sur son scénario qui revient sur les traces de Richard Cœur de lion en Limousin. Le vendredi Maurice lance le sprint pour récupérer son retard avant le coucher du soleil. Vendredi dernier Alain lui a fait perdre sa semaine. Tant pis, c’était très mauvais. Merci Alain. Ça valait bien une belle enveloppe.