« Une ligne entraîne l’autre, toujours… je dessine quelque chose qui me donne subitement l’idée de dessiner quelque chose d’autre qui me donne aussitôt l’envie de dessiner, etc. Voyez-vous, je dessine, puis je réfléchis. Pour moi, c’est une activité littéraire, morale. »
Saul Steinberg

11.3.11

Les lointains voyages d’un explorateur en chambre

Alain ne s’est pas contenté d’un flacon d’Hermès au duty free de l’aéroport — sans trop s’inquiéter de savoir à qui l’offrir — mais il acheta aussi de la bière australienne au nom évocateur, xxxx (il hésita avec la Swan), à l’intention de monsieur Roups, « prononcez Four x et buvez-la glacée et sans mousse », toujours heureux de recevoir un petit cadeau de la part d’Alain au retour de ses voyages. Que ces voyages se limitent à des allers-retours à l’aéroport ne gâchent rien pour monsieur Roups. Alain lui laisse le temps de faire le ménage dans sa chambre. Pour ceux qui doutent encore que le temps ne se mesure pas, Alain, en échangeant le ménage de sa chambre contre un voyage aux antipodes, satisfait monsieur Roups deux fois, une fois pour sa vertu, une fois pour son vice.