« Une ligne entraîne l’autre, toujours… je dessine quelque chose qui me donne subitement l’idée de dessiner quelque chose d’autre qui me donne aussitôt l’envie de dessiner, etc. Voyez-vous, je dessine, puis je réfléchis. Pour moi, c’est une activité littéraire, morale. »
Saul Steinberg

11.3.11

Ivanohéééééé

— « La Bibliothèque, ça s’appelle, dit Terri. Vous n’y êtes pas encore allés, hein ? demanda-t-elle, et Laura et moi secouâmes la tête. C’est vraiment bien. Apparemment, c’est une nouvelle chaîne, mais ça n’a pas l’air d’une chaîne, si vous voyez ce que je veux dire. Figurez-vous qu’il y a des rayonnages avec des vrais livres. On peut feuilleter après dîner et choisir un livre qu’on rapporte la fois suivante, en venant manger. Et la bouffe, vous m’en direz des nouvelles. En ce moment, Herb lit Ivanohé. Il l’a pris quand on y était, la semaine dernière. Il a signé une carte, comme dans une vraie bibliothèque. »

— Peut-être on y trouverait ton Richard Cœur de lion ?
— Ne confonds pas ce concept avec la Bibliothèque des livres qui n’ont pas encore été écrits.
— Rien n’empêche d’y adjoindre un restaurant, je suis sûre que ça marcherait.
— Eh bien alors voilà la fin de nos ennuis.
Maurice regarde le tapis et Léa le plafond.
— Ça existe déjà plus ou moins dans le coin, un peu plus loin sur le boulevard de la Liberté, dans l’ancienne bibliothèque municipale, il y a un café comme ça, il s’appelle d’ailleurs La Bibliothèque je crois bien, avec des murs entiers remplis de livres.
Maurice et Léa regardent vers la porte. Ristourne y va.
— Ah oui ! Je connais bien, beau décor, mauvaise musique, et tous les livres sont collés. Ha ha ha ha ha !
Alain.