« Une ligne entraîne l’autre, toujours… je dessine quelque chose qui me donne subitement l’idée de dessiner quelque chose d’autre qui me donne aussitôt l’envie de dessiner, etc. Voyez-vous, je dessine, puis je réfléchis. Pour moi, c’est une activité littéraire, morale. »
Saul Steinberg

11.3.11

Variations de tempo


Jusqu’à présent, Léa donnait le tempo de la semaine quand Maurice l’accompagnait de son mieux. Maurice ne menait la danse qu’au sens propre. Léa s’y abandonnait alors.
Quitter le 87 boulevard de la Fraternité avant d’avoir fait le tour de la bibliothèque pousse Léa à en profiter plus que jamais. Elle ne l’exprime que par une légère accélération du tempo de la lecture. Maurice l’a perçu. Il sait qu’il va bientôt falloir s’en aller. La vie dans les bois, quand elle n’est pas choisie, est une punition.

— « Ma résidence était plus favorable, non seulement à la pensée, mais à la lecture sérieuse, qu’une université, et quoique le cabinet de lecture fût en dehors de mon rayon ordinaire de circulation, je me trouvais plus que jamais sous l’influence de ces livres qui circulent autour du monde, et dont les phrases d’abord écrites sur de l’écorce, se voient aujourd’hui simplement copiées de temps à autre sur du papier de chiffon. »