« Une ligne entraîne l’autre, toujours… je dessine quelque chose qui me donne subitement l’idée de dessiner quelque chose d’autre qui me donne aussitôt l’envie de dessiner, etc. Voyez-vous, je dessine, puis je réfléchis. Pour moi, c’est une activité littéraire, morale. »
Saul Steinberg

11.3.11

Alain, avec panache

Le dernier rire d’Alain inquiéta Léa comme si elle y avait perçu une rechute, un rire secoué, qu’elle entendit grincer comme au premier jour de son retour, jour sans vestige tangible désormais, quand il raviva une querelle antique, voire biblique, avec son frère Maurice. Fausse alerte.
Après quelques digressions autour du livre comme élément de décoration, Alain s’en alla en laissant une enveloppe sur une étagère, près d’Emmanuel Bove, en la signalant d’un « je laisse ça ici au cas où vous en faites ce que vous voulez », dans un grommellement que ni Léa ni Maurice ne distingua.
Et Alain disparut en laissant derrière lui un « à la revoyure les enfants… », claironnant, mélancolique.