« Une ligne entraîne l’autre, toujours… je dessine quelque chose qui me donne subitement l’idée de dessiner quelque chose d’autre qui me donne aussitôt l’envie de dessiner, etc. Voyez-vous, je dessine, puis je réfléchis. Pour moi, c’est une activité littéraire, morale. »
Saul Steinberg

11.3.11

Entre Simon et Martin

Depuis que Maucice lit les livres de Léa, qui ne sont pas vraiment les siens puisqu’ils appartiennent à la bibliothèque du 87 boulevard de la Fraternité depuis que les locataires précédents les ont laisssés en gage pour couvrir leur fuite à l’anglaise — fuite à l’anglaise qui, de toute façon, aurait eu du mal à s’exprimer avec un lest de cent soixante-dix cartons —, sa conscience lui dicte la nécessité de trouver du travail.
Alors il se rappelle le culot de Simon Tanner.
A-t-il valeur de leçon ?
Si oui, ne vaut-elle que pour le métier de libraire ?
Maurice ne veut pas être libraire, il sait combien il faut être costaud de nos jours pour être libraire (un peu moins dans le livre de poche).
Il se rappelle aussi le boulot de forçat de Martin Eden dans la blanchisserie.
Il ne se rappelle pas qu’il fut une époque où il bossa dur, mille petits boulots qui font chic dans une biographie.
Maurice n’a pas de biographie (un biographe ne suffit pas), ni même de CV.
Maurice se verrait plutôt dans les quatre-saisons — son goût pour la couleur. Mais il faut être costaud aussi (un peu moins dans les fruits secs).