« Une ligne entraîne l’autre, toujours… je dessine quelque chose qui me donne subitement l’idée de dessiner quelque chose d’autre qui me donne aussitôt l’envie de dessiner, etc. Voyez-vous, je dessine, puis je réfléchis. Pour moi, c’est une activité littéraire, morale. »
Saul Steinberg

11.3.11

Les farces du temps

Sara écrit à Léa.
Elle parle de l’homme avec qui elle sort, sans jamais sortir, Ephraïm, un libraire, qui ne vend que ses livres préférés (actuellement il vend à tour de bras Souvenirs du futur de Sigismund Krzyzanowski), tous les jours de l’année (y compris les 29 février), dans une petite préfecture qui n’est même pas le centre de son département, un homme du XIXe, en chiffres romains bien sûr, comme il dit en offrant un café, ou un thé, et des caramels salés.
Quand Sara sort avec un homme, le présent a déjà un goût de passé. Cette fois-ci cela semble être le contraire.

— Léa, as-tu lu Souvenirs du futur de Sigismund Krzyzanowski ?
— Si je l’ai lu demain ? Pas encore à moins que je ne m’en souvienne pas.