« Une ligne entraîne l’autre, toujours… je dessine quelque chose qui me donne subitement l’idée de dessiner quelque chose d’autre qui me donne aussitôt l’envie de dessiner, etc. Voyez-vous, je dessine, puis je réfléchis. Pour moi, c’est une activité littéraire, morale. »
Saul Steinberg

11.3.11

L’agraphe et son double

— « Ce roman m’a beaucoup fait rire, et j’en ris encore. En cet instant, par exemple, tout en écrivant ces lignes, je ris de m’imaginer moi-même en commis aux écritures. Afin de mieux m’arrêter à cette pensée, je me mets à copier au hasard une phrase de Robert Walser, la première en ouvrant l’un quelconque de ses livres : “Dans la prairie déjà sombre se promène un marcheur solitaire.” »
De fait, Maurice ajoutera à son patchwork la phrase de Walser que Vila-Matas, ou son double agraphique, a pris au hasard, puisqu’elle figure dans une lecture de Léa sans qu’on sache si elle est orientée, comme toutes ses lectures, ou si elle obéit en l’occasion aux humeurs du marcheur solitaire.