« Une ligne entraîne l’autre, toujours… je dessine quelque chose qui me donne subitement l’idée de dessiner quelque chose d’autre qui me donne aussitôt l’envie de dessiner, etc. Voyez-vous, je dessine, puis je réfléchis. Pour moi, c’est une activité littéraire, morale. »
Saul Steinberg

11.3.11

Une gare, une valise, Alain

Depuis qu’Alain ne vient plus, Maurice et Léa se demandent ce qu’il devient ou, ce qu’il peut bien devenir, ou, ce qu’il est devenu. Jamais lors de ses précédentes absences Maurice ne s’était questionné de la sorte. Alain était là-bas, et c’était tout. Avec Léa il se questionne. Parfois ils voient le pire, mais ça ne dure pas trop, l’image morbide s’atténue, s’efface, et finit par passer pour un banal cauchemar que le réveil vainc — provisoirement.

— « J’ai toujours aimé les gares ; les hommes s’y montrent généralement plus tendres qu’ailleurs ; on les voit pleurer quelquefois. Et puis, c’est joli en tant que spectacle, le soir surtout. L’odeur de la fumée me plaît aussi, depuis toujours. »

Ici, Maurice voit Alain. Les gares lui évoquent Alain une valise à la main. Alain est quelqu’un attaché à une valise.