« Une ligne entraîne l’autre, toujours… je dessine quelque chose qui me donne subitement l’idée de dessiner quelque chose d’autre qui me donne aussitôt l’envie de dessiner, etc. Voyez-vous, je dessine, puis je réfléchis. Pour moi, c’est une activité littéraire, morale. »
Saul Steinberg

11.3.11

L’opacité des uns, la transparence des autres

Ristourne est un chat amène. Personne ne le rebute a priori. Maurice et Léa se désoleraient de lui voir faire la fête au syndic s’ils ne connaissaient son allergie aux chats. Ce petit plaisir n’est pas anodin car en garçon charmant qu’il est, cet homme ne veut se départir d’une attitude répondant en tous points aux critères de la bienséance. Sans cette stricte observance, il ne saurait pratiquer son métier, sa mission, qu’il n’envisage pas sans une solide bonne conscience.
Monsieur H. (ne le nommons pas) est revenu en rapportant le livre emprunté qu’il a littéralement dévoré. Maurice et Léa chassèrent leur chat afin qu’il n’en rajoute pas dans un concours obscène où qui enjôle par nature et qui flagorne par profession.
La dette ne fait aucun doute. Aussi Maurice et Léa laissèrent une nouvelle fois monsieur H. faire son numéro, en pensant que c’est un moindre mal — jusqu’au printemps en tout cas. Il emporta cette fois-ci le tome 3 de L’Homme sans qualités.